Millésime 2017 : une année difficile mais pas impossible.
Millésime 2017 : une année difficile mais pas impossible.
Il n’est pas rare d’entendre parler du mystère des années en 7. Le millésime 2017 ne déroge pas à la règle. Retour sur une année jugée complexe qui a nécessité l’attention complète de l’équipe de la propriété tout au long de l’année.
2017 avait commencé doucement, on se rappelle d’un hiver doux et sec. À la suite de 6 journées de formation pour analyser le comportement et l’état de la plante, une taille traditionnelle (à côts) avait été réalisée. Cette étape primordiale avait permis de constater l’état stable et sain du vignoble. Un premier diagnostic de la qualité et du rendement futur avait été alors établi.
Mais c’est contre toute attente que ce début de saison calme s’est vu perturber entre le 26 et le 28 avril 2017. En effet, de grandes vagues consécutives de froid ont touché le vignoble de Bordeaux et celui du Château Guiraud. Avec des températures atteignant -1°, de lourds dégâts ont été constatés ; au Château Guiraud, cela représente 40 % du vignoble.
Afin de limiter les pertes, l’équipe technique s’est directement affairée dans les jours suivants pour apporter les premiers soins aux vignes. Les rameaux touchés par le gel ont été tombés, les ceps non-fructueux ont été épamprés et les souches ont dû être rééquilibrées afin d’anticiper l’année prochaine. À cette période, l’équipe garde l’espoir de la naissance d’un contre-bourgeon riche.
L’air sec et le parfait ensoleillement constaté entre mai et juin a permis d’apercevoir très vite la fleur et le bourgeon. Un cas similaire s’était produit en 2008, après une perte de 50% dans la nuit du 6 avril un grand Sauternes avait été produit : l’espoir et la motivation redoublent au sein de l’équipe du Château Guiraud.
Dès le mois de juillet, l’équipe technique a pu se réjouir de l’apparition de grappes aériennes et garnies, malgré l’absence de fruits sur certaines parcelles touchées par le gel. S’en suit alors une croissance rapide de la vigne où la véraison prend le temps nécessaire pour un bon développement. La maturation se fait dans des conditions optimales : un climat sec et un bon état sanitaire. Effectivement, la station météorologique révèle 200 mm de moins par rapport à l’année 2016, à la même date.
Le 24 août, les vendanges du G de Château Guiraud, le Bordeaux Blanc sec de la propriété, commencent doucement. Une équipe de 30 vendangeurs est alors missionnée pour suivre la maturation du raisin et vendanger manuellement les baies matures à souhait. Les vendanges sont extrêmement précoces, la disparité dans la maturation des parcelles rend la première trie complexe.
Après une courte pause dans les vendanges du blanc sec, les derniers passages sont effectués entre le 6 et le 8 septembre. Les premiers constats sont encourageants, pour chaque lot le mustimètre révèle des jus parfaitement équilibrés, d’une intense vivacité. Dès lors, le chai se transforme en un véritable laboratoire où sont analysés, matin et soir, les lots qui se métamorphoseront d’ici une dizaine de jours en G de Château Guiraud. S’en suit alors un élevage d’une moyenne de 7 mois, en barriques déjà utilisées pour l’élevage de notre 1er Grand Cru Classé en 1855 de Sauternes.
Concernant les Sauternes (Château Guiraud, 1er Grand Cru classé en 1855 et Petit Guiraud), des premières brumes ont permis très vite de refléter l’authenticité des raisins avec un foyer de botrytis cinerea déjà présents sur une majorité des parcelles du château.
La main d’œuvre est difficile à trouver pour cette récolte ancestrale, de l’anxiété se fait ressentir par l’équipe technique. Tous ont un seul souhait : ramasser la plus haute expression du terroir de la propriété.
Le 5 septembre, la première trie est effectuée avec pour principale mission, nettoyer le vignoble et repérer les baies saines.
Le mois de septembre se poursuit tranquillement. Nous enregistrons plusieurs jours avec un fort taux d’humidité (avec parfois 15 à 20 mm de pluie) alterné par des températures douces (pas d’extrême enregistré). Ce climat optimal offre un développement homogène de la pourriture noble, permettant d’effectuer une seconde trie importante, 3 semaines après la première, le 27 septembre.
Finalement, le très bon état sanitaire de la vigne sur la fin de saison a permis d’effectuer la 3ème et dernière trie entre le 5 et le 10 octobre.
Il est d’ores et déjà possible d’affirmer que le millésime 2017, bien que faible en quantité, offrira un nectar d’une grande qualité.
« L’année 2017 offre un millésime atypique marqué par les conditions climatiques du millésime. Le gel d’avril et les fortes températures de l’été ont permis de créer un millésime unique où se lient la fraîcheur et la complexité aromatique. Un millésime tout en finesse qui ne pourra subir aucune comparaison. » - Luc Planty, Directeur